mercredi 27 avril 2011

dimanche 10 avril 2011

MATCH 2 - Violente victoire

IGEAT – PSYCHO

Ixelles Après avoir vu cela, c'est difficile de parler de football, de vrai football. Ce qui devait être une affiche (et son beau résultat, 5-2 en faveur de l'IGEAT) a été éclipsé par un geste scandaleux. Un geste qui vaudra peut-être à quelqu'un une lourde suspension mais qui a surtout envoyé Moritz chez lui avec une double fracture de la jambe. L'incident est survenu après vingt minutes de jeu devant le banc de l'IGEAT.
Moritz s'élance pour un tacle tout à fait correct vers un joueur adverse, qui commet alors un geste inexcusable. Il écrase la jambe de l'Allemand avec sa semelle.
Voyant la gravité de la blessure, nos joueurs s'énervent. La tension monte. Sans hésiter, l'arbitre s'élance vers le joueur fautif pour brandir une carte rouge. L'équipe de Psycho comprend aussi à quel point la faute de leur joueur est sérieuse. Psycho 2 s'entretient avec Psycho 1 et Psycho 4, leur expliquant qu'il voudrait du jeu plutôt que des fautes. Il a même demandé à pouvoir être remplacé.
L'entraîneur, lui, est allé calmer le kop de Psycho qui chantait avec ironie le nom de l'Allemand. Pendant ce temps, sur le brancard, les secouristes et les médecins s'affairent pour soigner l'Allemand. Mais les images font peur. Les quelques joueurs qui ont jeté un coup d'œil au blessé détournent vite le regard...

L'équipe de soin était heureusement présente pour masser la fracture.

 Mais les acteurs veulent bien reprendre la pièce, même si celle-ci était complètement gâchée.
Ceux de la Plaine avaient largement dominé le match jusque-là mais ils semblaient avoir du mal à se remettre du choc. En deuxième mi-temps, malgré le réveil des Psycho qui profitèrent de l'émoi causé par l'attentat-boucher décrit plus haut pour marquer, l'IGEAT reprit toutefois l'avantage. Psycho 2 en profita pourtant pour s'infiltrer au cœur de la défense blanche et battre calmement le gardien. Notre équipe reprit sa domination de plus belle et marqua encore très logiquement par trois fois juste avant l'arrêt de jeu. Après une jolie combinaison entre Lamine et Philippe, Mathieu retrouvait ses meilleures sensations pour inscrire un 5e but au marquoir.

Après la violence de l'attaque, le match a tourné au duel.

Le forcing psychologique en seconde période ne fut jamais payant. Acculée, l'équipe s'offrit quand même les plus belles occasions en fin de match. Ainsi, si Mathieu n'eut pas les réflexes d'un gardien de handball à deux reprises dans le dernier quart d'heure, les joueurs de la Plaine signaient néanmoins dans l'antre du Solbosch le hold-up parfait.


[Librement inspiré d'une histoire vraie et d'un article de B.D.]

samedi 2 avril 2011

MATCH 1 – "Chacun son homme!"


18 mars, 16h… La saison reprend! Alors que nos joueurs s'invectivent dans les couloirs et que le départ est lancé vers un nécessaire échauffement, je réalise que je suis seule supporter. (Y a-t-il une version féminine au fait? Cela serait utile puisque côté gradins – et contrairement au "vrai foot" – ce sont souvent des filles chez nous.)
Je serai donc l'unique témoin des exploits ou de la défaite de notre équipe, seule à suivre "d'en-haut" tout le match et à pouvoir le relater aux collègues absents. Me voici donc chroniqueuse sportive par la force des choses… Ce qui implique un commentaire forcément partial (je ne connais pas les autres joueurs et ne peux donc pas les nommer) et surtout naïf puisque je ne comprends rien au foot.

Arrivée au Solbosch, en plein travaux: un seul chemin boueux permet l'entrée dans le bâtiment des sports, passant par ce qui fut autrefois un massif de rhododendrons. Sur place, cela commence bien, la porte donnant accès au terrain est fermée. L'arbitre est visiblement en retard et, comme nous sommes vendredi en fin de journée, trouver une clef en appelant le service technique s'avère un (très) long processus! Ce n'est heureusement pas ça qui va émousser l'enthousiasme de l'équipe, à l'aube de cette nouvelle compétition. Les maillots enfilés (dans le couloir, les vestiaires étant aussi fermés), les tirs et les passes fusent, interrompus un moment par l'arrivée des adversaires, l'équipe d'"ATM" (comprenez: aéro-thermo-mécanique). Personne n'arrivant avec la clef, je me rappelle d'un bon vieux truc de brigand: dans les romans et les films, les serrures s'ouvrent avec une simple épingle à cheveux. Et bien pas celles de l'université, j'ai testé.
Un peu avant 17h, quelqu'un vient finalement ouvrir la salle et l'arbitre arrive. Etrangement, il n'a pas vraiment l'air d'un sportif, mais plutôt d'un vieil habitué de cercle… N'empêche, il a son sifflet.
Je m'installe sur un banc dans les tribunes. Le match peut enfin commencer.

D'après l'arbitre, il oppose " les blanches" aux "noires": je ne vois pas l'intérêt du féminin, s'agit-il des vareuses ou veut-il éviter de parler de blancs et de noirs, pour rester politiquement correct? En tout cas, ce que je constate, c'est que les joueurs sont vêtus de t-shirts, plutôt clairs dans notre camp et foncé de l'autre. Et encore, l'un des joueurs de l'ATM est en rouge, et notre gardien en vert… Rien n'est simple, décidément.
Sur le terrain, 5 joueurs de chaque équipe: de notre côté, ils sont 8 à pouvoir se relayer, dont 3 Mathieu. Comment peuvent-ils comprendre les indications données par Pablo, notre capitaine d'équipe? Un petit brassard orange vif signale son rôle particulier, si les cris et les directives qu'il lance sans cesse n'étaient pas clairs. Le stade ultime est l'injure en espagnol; le brassard orange est tombé depuis longtemps, à ce moment.

A la mi-temps, le marquoir indique 2/0, en faveur de notre équipe. Ou bien s'agit-il d'un autre score? Vu l'état du matériel, mieux vaut suivre attentivement le cours du jeu.

Quand le match reprend, les côtés s'inversent: je dois m'adapter et d'ailleurs, je change de place pour mieux voir notre équipe attaquer. C'est que le jeu s'emballe dans cette deuxième partie. Les "ATM" se reprennent et se mettent à marquer, malgré l'efficacité de notre gardien. Le score monte, des deux côtés, et les esprits s'échauffent. Les tactiques changent ("Jouez", "Montez", "On revient!"), les conseils fusent ("Reste autonome" – dans un sport d'équipe?, ou le cocasse "Chacun son homme"), l'arbitre intervient ("Main blanche!"). Les figures se diversifient: un joueur de l'équipe adverse tente même une tête. Pas de chance, ses lunettes sautent aussi et tombent, heureusement sans se briser. Mais c'est là que je comprends l'astucieux système de Moritz et ses petites lunettes vintage, bien attachées!
Après 40 minutes de jeu, celui-ci s'achève sur le beau score de 6/3, pour nous! Cela attirera certainement plus de spectateurs au prochain match, dans deux semaines.


Pour cette fois, j'ai pu suivre le déroulement du match et apprécier les différents styles de jeu, soit. Bien des choses me semblent pourtant encore bien étranges et surtout, je ne vois pas la moitié des fautes sifflées par l'arbitre. Peut-être devrais-je être plus attentive? J'aurai au moins appris une chose: pour comprendre le foot, il va falloir me concentrer.